Pourquoi sommes-nous de plus en plus en colère de nos jours ?

La frénésie du monde moderne, caractérisée par des exigences professionnelles croissantes, la surinformation, la surconnexion et les pressions sociales engendrées par les médias sociaux, a considérablement influencé nos émotions.

Aujourd’hui, bon nombre d’entre nous ressentent une pression constante pour répondre aux attentes, souvent irréalistes, de la société. Cette pression, associée à la sensation d’être constamment jugé ou comparé aux autres, crée un terreau fertile pour la frustration et la colère. De plus, la perte de certaines structures sociales et communautaires traditionnelles peut nous laisser avec moins de moyens d’exprimer et de gérer ces émotions. Enfin, l’accès quasi instantané à des informations parfois dérangeantes ou polarisantes, souvent sans le contexte nécessaire pour les traiter, peut provoquer des réactions émotionnelles vives.

Dans un tel environnement, il n’est pas surprenant que la colère semble être une émotion prédominante dans de nombreuses interactions quotidiennes.

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Pourquoi se met-on en colère ? L’explication biologique et psychologique de ce sentiment puissant

La colère est l’une des émotions les plus puissantes et universelles que nous, humains, expérimentons. De la légère irritation à la fureur intense, elle est présente dans toutes les cultures et à toutes les époques. Mais qu’est-ce qui déclenche réellement cette émotion en nous, et comment se manifeste-t-elle dans notre corps et notre cerveau ?

Les origines de la colère : un mécanisme de défense

À la base, la colère est une réponse à une menace perçue. Dans la préhistoire, par exemple, si un homme des cavernes percevait qu’un autre venait de voler sa nourriture, il se mettait en colère pour défendre ses ressources. Ce sentiment déclenchait une poussée d’adrénaline, préparant son corps à l’action, que ce soit pour se battre ou pour fuir.

Le rôle du cerveau

La colère prend racine dans le cerveau, plus précisément dans l’amygdale. Lorsque nous percevons une menace, l’amygdale envoie un signal d’alarme à l’hypothalamus, qui à son tour déclenche la réponse « combat ou fuite ». C’est la raison pour laquelle, lorsque nous sommes en colère, notre rythme cardiaque s’accélère, nos muscles se tendent et notre respiration s’intensifie.

Julie, une professeure d’école primaire, se souvient d’une altercation avec un parent d’élève. “Lorsqu’il a commencé à élever la voix, j’ai ressenti une chaleur montante, mon cœur s’est emballé et mes joues sont devenues rouges. C’était comme si tout mon corps était prêt à riposter.”

La dimension psychologique

Bien que la colère ait des origines biologiques, elle est aussi étroitement liée à notre psychologie et à nos expériences passées. Certaines personnes peuvent avoir une tendance accrue à la colère en raison de traumatismes ou d’événements vécus dans leur enfance.

Lucas, par exemple, a grandi dans un foyer où les disputes étaient fréquentes. Adulte, il a du mal à gérer les désaccords sans se mettre en colère. “Pour moi, un simple désaccord peut être perçu comme une attaque personnelle, et mon premier réflexe est souvent de répliquer avec colère,” confie-t-il.

Éviter la colère : est-ce possible ?

La première étape pour gérer la colère est de reconnaître ses déclencheurs. Est-ce le stress au travail ? Une remarque désobligeante ? Ou peut-être la fatigue ? En identifiant ces déclencheurs, il devient plus facile de les éviter ou de développer des stratégies pour les gérer.

La respiration profonde est souvent recommandée comme première étape pour calmer la colère. Lorsque nous respirons profondément, nous envoyons un message à notre cerveau pour qu’il se calme et arrête de produire des hormones de stress.

Les techniques de pleine conscience, qui encouragent une prise de conscience du moment présent, peuvent également aider. Elles permettent de créer un espace entre le stimulus (ce qui provoque la colère) et la réponse (l’explosion de colère).

Camille, qui a suivi un programme de méditation de pleine conscience, témoigne : “Avant, je m’emportais pour un rien. Maintenant, quand je sens la colère monter, je prends un moment pour respirer et réfléchir avant de réagir.”

Conclusion

La colère, bien que naturelle, peut être destructrice si elle n’est pas maîtrisée. Comprendre son origine et son fonctionnement dans notre corps et notre cerveau est la clé pour apprendre à la gérer. Et rappelons-nous que, bien que la colère puisse nous donner l’énergie de combattre une injustice, elle peut aussi, si elle n’est pas contrôlée, nous pousser à des actes que nous regretterons plus tard.